L'évacuation de gaza est-elle un vrai plan pour la paix?
Tel est l'enjeu qui résonne désormais aux alentours de la Méditerrannée...
Israel occupe la bande de Gaza depuis 1967, or malgré les apparences, le retrait de Gaza annoncé par Ariel Sharon n’est pas un pas vers la fin de cette occupation.
Et ce, pour plusieurs raisons: le mur de séparation en construction, par exemple. Mordechaï Vanunu, l'homme qui a passé une partie de sa vie en prison pour avoir révélé qu’Israël possédait des bombes nucléaires déclare ceci: "Ici, à Jérusalem, les choses ne sont jamais allées aussi mal. On ne fera pas la paix sans détruire le mur. Tout le monde doit comprendre que la clef du problème est en Cisjordanie."
Deuxièmement, même s'il est vrai que quelque 2.000 maisons de colons sont promises à la destruction dans la bande de Gaza, 6.400 nouvelles constructions pour colons sont annoncées en Cisjordanie. De plus s'il y a 7.000 colons à Gaza, la Cisjordanie en compte 400.000.
Sharon déclare que les blocs de colonies de la Cisjordanie seront reliés à Jérusalem, qu'il ne discutera pas de Jérusalem (considéré comme «entièrement et pour l'éternité» israélien), ni du droit au retour des réfugiés palestiniens. Il affirme avoir reçu une lettre de Bush en avril 2004 dans laquelle ce dernier aurait admis que les colonies de Cisjordanie resteraient sous souveraineté israélienne.
Donc, pour obtenir la paix, il faudra bien plus que ce retrait.
L'Autorité palestinienne est prête à signer la paix avec Israël s'il accepte un Etat palestinien sur les seuls «territoires occupés» (ceux occupés en 1967: moins de 6.000 km2, 22% de la Palestine historique) avec Jérusalem-Est comme capitale et le droit au retour des réfugiés palestiniens conformément à la résolution 194 de l'Onu. Or, comme nous venons de le voir, Israel ne cèdera jamais une partie de Jérusalem.
Quelle solution?
Illan Pappe, professeur israélien d'histoire à l'université de Haïfa, écrit: «La seule base de réconciliation entre Juifs et Palestiniens est qu'ils aient les mêmes droits dans un Etat. C'est le seul moyen. C'est peut-être un très long chemin. Peut-être faudra-t-il passer par plusieurs étapes. Mais sans cela, le conflit continuera. Il n'y aura une possibilité de réconciliation que lorsque l'occupation s'arrêtera et que la société civile israélienne sera libérée de l'idéologie sioniste.»
Merci au Monde, à Stop Usa et à Humanité pour ces informations.